La déchirure du temps
Hertha PauliEt Mehring s’interrogeait : « Heine savait-il déjà que tout cet inhabituel allait devenir le lot très habituel de nos écrivains ? »
« Vous n’êtes toujours pas arrivés en Amérique, disait le peintre George Grosz, lorsque nous allions le voir à son atelier de Long Island, vous croupissez encore tous ensemble à Marseille… » Grosz pensait s’être enraciné en Amérique, peut-être parce qu’il fixait sur ses toiles les horreurs auxquelles nous avions échappé et que sa peinture transcendait le temps et l’espace, alors que nous autres continuons à errer, cherchant désespérément un espace et un temps perdus un jour quelque part.
Ce livre se propose de jeter un pont entre hier et aujourd’hui – pour mes amis et pour moi. Un pont fait de pensées, de souvenirs et d’images, qui défierait la déchirure du temps.
Hertha Pauli, Long Island, New York, 1970